Cette substance dissociative se retrouve au cœur de l’actualité mondiale avec, parmi ses consommateurs réguliers, le milliardaire Elon Musk. Mais quels sont ses véritables effets sur le cerveau humain ?
On sait depuis quelque temps maintenant qu’Elon Musk consomme de la kétamine. Une consommation qu’il a justifiée l’année dernière par des prescriptions médicales. Selon le milliardaire, propriétaire de Tesla, de SpaceX et de X entre autres, la drogue l’aiderait à traiter sa dépression, à raison d’une prise « environ toutes les deux semaines ».
Depuis, il passe, à chaque apparition publique, sous la loupe de l’opinion qui cherche à savoir si la substance influence son attitude. Ce fut récemment le cas lors de la Conférence d’Action Politique Conservatrice (CPAC) du 19 au 22 février à Washington.
Les observateurs ont pu noter qu’Elon Musk, une des vedettes de l’événement, bafouillait son discours, cherchant notamment ses mots. Il était par ailleurs apparu avec des lunettes foncées vissées sur les yeux et une tronçonneuse à la main.
De quoi susciter des questionnements sur son état mental. D’autant que celui dont il s’agit influence non seulement des entreprises valant des dizaines de milliards de dollars, mais également l’agenda politique mondial à travers sa nouvelle proximité avec le président américain Donald Trump.
Les mécanismes cérébraux de la substance
Selon un récent article approfondi publié par le média américain The Atlantic, la kétamine, aussi appelée « ké » ou « Special K », possède la particularité de pouvoir provoquer l’inconscience sans affecter la respiration. Une qualité rare et précieuse en médecine.
Des cliniques spécialisées proposent ainsi des injections à doses variables pour traiter divers troubles mentaux, tandis que la substance serait particulièrement populaire dans les cercles élitistes de la Silicon Valley.
Ce qui la distingue essentiellement des autres substances, c’est sa capacité à créer une dissociation entre le corps et l’esprit, à altérer la perception du temps et à générer une sensation de détachement émotionnel.
Une consommation à grands risques
De fait, son industrie a explosé pour atteindre près de 3,5 milliards de dollars en 2023 aux États-Unis. Il en est de même de la consommation en France où 2,6 % des personnes de 18 à 64 ans l’auraient déjà essayée une fois dans leur vie, d’après l’enquête EROPP (Exploring the Representations, Opinions and Perceptions of Psychotropic Drugs) de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) dévoilée la même année.
Si la kétamine dispose de nombreux aspects positifs tels que le soulagement des symptômes dépressifs, elle n’en comporte pas moins quelques aspects plutôt inquiétants. Selon la professeure Celia Morgan de l’Université d’Exeter citée par The Atlantic, le profil psychologique d’un utilisateur fréquent est celui d’une personne présentant des déficits « profonds » de la mémoire à court et long terme, et vivant dans un état de dissociation permanente au quotidien.
« Des risques d’atteintes, souvent graves, du foie et des voies biliaires ou des voies urinaires avec un retentissement possible sur le rein », sont également évoqués par l’Agence française de sécurité du médicament en cas d’utilisation répétée.