Les deux boissons pourraient représenter une arme contre certains types de cancers, d’après une étude récemment dévoilée.
Et si les deux boissons chaudes les plus consommées au monde avaient des vertus insoupçonnées ? Selon une vaste analyse publiée fin 2024, dans la prestigieuse revue Cancer, la consommation régulière de café et de thé pourrait s’avérer décisive contre le développement des cancers du cou et de la tête.
Ces fléaux comprenant les tumeurs de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, des sinus paranasaux ainsi que ceux des glandes salivaires, représentent aujourd’hui le septième type de cancer le plus fréquent à l’échelle mondiale, selon l’Observatoire mondial du cancer.
La branche de surveillance de cette maladie évoque plus de 900 000 cas dans le monde contre au moins 400 000 décès chaque année. De quoi remettre en perspective les données de la présente étude fondée sur 25 000 participants provenant d’Amérique du Nord.
Parmi ceux-ci figurent notamment 9 548 cas de cancer et 15 783 témoins, dont les données ont été harmonisées, avec des ajustements statistiques afin de tenir compte des facteurs de confusion comme le tabagisme, l’alcool, l’âge ou encore la démographie.
Des découvertes prometteuses
Il en ressort l’impact positif de la consommation de café contre l’inhibition des risques de cancers du cou, qu’il soit traditionnel ou décaféiné. Le cas du cas décaféiné étant jugé surprenant par l’auteure principale de l’étude, Yuan-Chin Amy Lee, professeure associée à l’Université de l’Utah aux États-Unis.
Plus généralement, les personnes consommant plus de quatre tasses quotidiennes présentent un risque significativement réduit de développer un cancer de la tête et du cou, particulièrement au niveau de la cavité buccale et de l’oropharynx.
Quant à la consommation de thé, elle s’avère bénéfique contre le développement des cancers de la tête et du cou, avec une efficacité prononcée s’agissant du cancer de l’hypopharynx, lorsque modérée, soit limitée à une tasse quotidienne ou moins.
Pas un traitement préventif
Cependant, une consommation supérieure à une tasse par jour pourrait être associée à un risque accru de cancer du larynx, une corrélation jamais observée jusqu’alors. Cela contraste avec le café dont les présents résultats s’alignent avec d’autres ayant d’ores et déjà mis en évidence ses bienfaits contre le diabète de type 2, les maladies cardiaques et même certains cancers du sein.
« Ces résultats sont encourageants pour les amateurs de café, qui peuvent continuer à profiter de leur boisson favorite sans inquiétude« , note Rob van Dam, professeur d’épidémiologie à l’Université George Washington, dans le Washington Post.
Les experts sont formels sur le fait de ne pas considérer ces boissons comme des traitements préventifs contre le cancer, préconisant plutôt des changements de mode de vie essentiels comme réduire l’alcool, arrêter de fumer et pratiquer une activité physique régulière.
Bien que robuste par sa taille et son caractère international, l’étude présente certaines limites méthodologiques, dont un possible biais de rappel dans la consommation déclarée de café et de thé, et une représentation géographique principalement limitée.