Grève pour le climat : le mouvement veut prendre un nouveau souffle

Ce vendredi 20 septembre, la grève pour le climat a fait son retour dans plusieurs villes du monde, notamment New York, Berlin et Strasbourg. Ralenti par la pandémie de Covid-19, le mouvement veut prendre un nouveau souffle, alors que les médias ne s’y intéressent plus.

Fridays For Future a relancé ce vendredi 20 septembre ses grèves pour le climat à travers le monde. Cette mobilisation fait son retour dans plusieurs grandes villes, dont New York (Etats Unis), Berlin (Allemagne), Bruxelles (Belgique), Rio de Janeiro (Brésil) et New Delhi (Inde). En France, plusieurs rassemblements ont lieu à Strasbourg, Lille, ou encore Orléans, avec l’appui de Réseau action climat et de Rester sur Terre.

Une nouvelle grève pour le climat pour taxer l’avion

La grève pour le climat fait son grand retour avec une nouvelle revendication : la taxation des grands voyageurs aériens pour favoriser le financement du ferroviaire. L’avion est aujourd’hui le mode de transport le plus nocif pour la planète. Il représente 2,5% des émissions mondiales, et est responsable de 5% du réchauffement climatique. Le secteur aérien pollue 20 à 50 fois plus que le ferroviaire.

Pourtant l’avion bénéficie de niches fiscales qui encouragent à le prendre au détriment du train. Et cela alors même qu’il reste un moyen de transport minoritaire car 80% de la population mondiale n’a jamais pris l’avion. Fridays For Future demande donc de taxer ceux qui voyagent le plus par les airs afin de démocratiser les rails et rétablir la justice. C’est sur ce credo que les étudiants, lycéens et écoliers ont défilé vendredi.

L’amer constat d’un désintérêt global des politiques et de la population

Les jeunes militants pour le climat souhaitent réinvestir la scène médiatique, alors que les médias ne s’intéressent plus vraiment à leur mouvement. Ils constatent également un désintérêt global des politiques et de la population pour les enjeux environnementaux, en dépit de l’accentuation du réchauffement climatique. Les Français semblent davantage préoccupés par leur pouvoir d’achat, l’instabilité politique et plus récemment les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

« Nous pouvons reprendre cette dynamique si chacun.e d’entre nous se sent concerné.e et se mobilise, et cette fois nous serons prêt.es à la faire durer, à en profiter pour porter des revendications et à  grossir de plus en plus », écrit Fridays For Future sur son site Internet. L’organisation invite la jeunesse à s’emparer de la question climatique car l’avenir lui appartient.

Il est temps de reprendre l’élan citoyen stoppé par la pandémie du Covid-19

L’association relève que « la dynamique de la grève pour le climat a permis de mettre sur le devant de la scène la question climatique et d’en changer la perception populaire ». Grâce à cette mobilisation, ajoute-t-elle, nous sommes passés « d’une parole dénigrée et peu entendue » à « une revendication générationnelle ». Pour rappel, les manifestations des jeunes pour le climat ont débuté en août 2018, lorsque Greta Thunberg, alors âgée de 15 ans, a quitté l’école pour organiser une grève devant le parlement suédois.

L’adolescente a exigé des députés de son pays qu’ils agissent pour le climat en mettant fin à l’utilisation des combustibles fossiles. Depuis, elle est devenue l’icône d’une jeunesse engagée pour la planète. En France, plusieurs centaines de milliers de collégiens, lycéens et étudiants ont participé aux grèves depuis 2019. Mais la pandémie du Covid a stoppé net cet élan citoyen. Depuis lors, les mobilisations n’ont pas retrouvé la ferveur des débuts. C’est peut-être le moment d’insuffler un nouveau souffle.

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