À Saint-Raphaël, dans le Var, des volontaires enseignent tout l’été les écogestes aux plaisanciers pour protéger la mer Méditerranée, victime d’une grande pollution depuis de nombreuses années. Ils apprennent aux vacanciers comment jeter l’ancre pour ne pas abîmer les habitats marins, avec quoi nourrir les poissons et les oiseaux ou encore explique pourquoi il ne faut pas détruire les herbiers de Posidonie.
Point de départ de plusieurs grandes civilisations, la Méditerranée est la plus vaste des mers intercontinentales. Elle s’étend sur 2,9 millions de kilomètres carrés et représente 0,8 % des eaux du globe. Cette mer située entre l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Asie de l’Ouest constitue l’un des réservoirs majeurs de la biodiversité marine et côtière, avec 12 000 espèces marines. Malheureusement, elle est aussi l’une des plus polluées au monde à cause des millions de tonnes de plastique qui s’y déversent chaque année.
Des saisonniers sensibilisent les vacanciers aux gestes écogestes
Pour préserver les nombreuses espèces marines qui s’y trouvent, des saisonniers du Var sensibilisent chaque été les vacanciers venus passer du bon temps, notamment à Saint-Raphaël. Ils s’intéressent en particulier aux plaisanciers qui parcourent la Méditerranée sans souvent faire attention à ce qu’ils font ou jettent. Les bénévoles appartiennent à diverses organisations, dont l’Association pour le développement de l’éducation à l’environnement (ADEE) et l’observatoire marin.
Des écogestes pour préserver le milieu naturel
Les saisonniers passent de bateau en bateau pour sensibiliser les vacanciers à la vulnérabilité de la Méditerranée. Ils prônent les écogestes, des réflexes à adopter pour préserver l’îlot du Lion de mer, un milieu naturel exceptionnel. Cet îlot rocheux situé dans la baie de Saint-Raphaël est connu pour son spot de plongée. On y trouve une voûte tapissée de coraux en fleur et des herbiers de Posidonie, qui abritent de nombreuses espèces marines.
Jeter l’ancre sur les bancs de sable
Les bénévoles enseignent aux plaisanciers à ne pas jeter l’ancre n’importe où, au risque d’endommager l’écosystème. Cet été, ils mettent l’accent sur le rôle essentiel des banquettes de Posidonies sèches. Ces plantes font office de dispositifs anti-érosion car elles empêchent la tempête d’entraîner le sable. Il est aujourd’hui interdit de détruire ces végétaux classés comme un écosystème vulnérable et menacé. Selon des études, un ancrage sur un herbier de posidonie peut arracher jusqu’à 250 feuilles à la fois.
Réviser son moteur régulièrement
Les touristes sont donc invités à jeter leur ancre dans le sable. Pour les aider à repérer les herbiers de Posidonie, des applications ont été développées. Celles-ci leur permettent de trouver l’endroit idéal pour stationner un bateau afin de ne pas causer de dégâts dans cet écosystème. Les bénévoles conseillent aussi plaisanciers de réviser leur moteur régulièrement pour éviter des fuites d’hydrocarbures et des rejets dans la mer. Les carburants peuvent inhiber le développement des organismes ou les asphyxier en les enveloppant d’une épaisse couche de graisse.
Eviter de nourrir des poissons ou oiseaux depuis son bateau
Par ailleurs, les éco-citoyens conseillent aux touristes de n’utiliser que des matériaux recyclables et de limiter les emballages à bord, tout en veillant à ne pas jeter leurs déchets dans les eaux. En outre, il est déconseillé de nourrir des poissons ou oiseaux depuis son bateau. Si on veut les nourrir, il faut jeter ces aliments dans l’eau, mais uniquement des produits issus de leur environnement comme les algues. Interdit donc les pains et autres aliments humains. Toutes ces mesures visent à développer un tourisme plus respectueux de l’environnement.