Une nouvelle scientifique indique la quantité de particules plastiques présente dans les eaux en bouteille a jusqu’ici été sous-estimée. De quoi soulever des questions mettre en péril la santé humaine.
L’eau en bouteille serait-elle finalement plus nuisible à l’organisme qu’on le pensait ? C’est bien le cas le dire, au regard de la nouvelle découverte des scientifiques de l’Université Columbia et de l’Université Rutgers aux États-Unis.
Elle indique notamment qu’un litre d’eau embouteillée est susceptible de contenir une quantité beaucoup plus importante de particules de plastique qu’on ne le pensait. Le chiffre évoqué par les chercheurs est estimé en moyenne 240 000, soit 10 fois supérieur à ce que les études précédentes ont révélé.
Environ 90% de ces particules sont considérées comme des nanoplastiques, c’est-à-dire des résidus de plastiques de moins d’un micromètre de taille. Les principaux types de nanoplastiques révélés par l’étude sont le polyéthylène téréphtalate (PET), utilisé dans la fabrication des bouteilles, et le nylon.
Problématique sanitaire et environnementale
Ces derniers pourraient provenir, à en croire les auteurs de la recherche dont les résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), de l’abrasion des bouteilles ou des filtres de purification de l’eau.
En tant que résultante d’une forme de pollution émergente, les effets précis des nanoplastiques dans l’organisme restent pour l’heure peu connus. Ils existent cependant suffisamment de preuves scientifiques quant à leur capacité à servir de vecteurs pour des produits chimiques toxiques présents dans les plastiques.
Cela comprend entre autres, les bisphénols, les phtalates, les dioxines, les contaminants organiques et les métaux lourds aussi nocifs l’un que l’autre à forte dose pour l’homme. Ils pourraient ainsi augmenter le risque de cancer et endommager des organes clés tels que les reins, le foie ou encore le cœur.
Une méthode innovante
Sans compter de potentiels impacts aux fins de la dégradation de l’environnement. Les résultats de l’étude révélée le 8 janvier 2024, sont dus à l’utilisation d’une nouvelle technologie au laser destinée à faciliter la détection de fragments encore plus petits.
Cette démarche a impliqué de tester trois différentes marques d’eau, non révélées par les chercheurs. « Nous pensons que toutes les eaux en bouteille contiennent des nanoplastiques, donc en mettre certaines en évidence pourrait être considéré comme injuste », a déclaré Beizhan Yan, coauteur de l’étude, citée par l’AFP.
La prochaine étape pour les auteurs sera d’étudier l’eau du robinet afin d’en révéler la quantité exacte de microplastiques.