L’avenir de la transition énergétique se trouve certainement dans l’exploitation d’une nouvelle source d’énergie non polluante. Depuis une décennie, experts et promoteurs s’accordent à dire que le candidat idéal est l’hydrogène naturel. Ce gaz, dont l’existence sur les continents était encore niée au début des années 2000, aurait tous les atouts pour sauver la planète d’un réchauffement climatique inexorable.
Au moment où la lutte contre le réchauffement climatique s’accélère, l’hydrogène naturel fait de plus en plus figure de remplaçant du pétrole. Contrairement à l’or noir, il serait 100% écologique et renouvelable.
Bien que connu depuis le début du XXe siècle, l’hydrogène naturel n’a vraiment retenu l’attention de la communauté scientifique qu’au début des années 2010. Un communiqué de presse de l’IFPEN (Institut français du pétrole et des énergies nouvelles) faisait cas de la découverte de l’hydrogène naturel en plein milieu des continents, alors que ce gaz est supposé n’être généré qu’au fonds des mers. De plus, les sites où de l’hydrogène naturel s’échappe du sol sont très nombreux sur les continents. Le cas le plus édifiant est le Mali où son exploitation a commencé dès 2011 avec Petroma Inc, l’entreprise du promoteur malien Aliou Diallo.
Une énergie abondante, renouvelable et sans risques
Hormis le Mali (un cas extraordinaire), les flux d’hydrogène sont toutefois extrêmement diffus et nécessitent des instruments pour être détectés. Ils ne sont pas non plus récupérables tels quels industriellement. « Il ne faut pas pour autant croire que l’on puisse sentir cet hydrogène sortant du sol, ou qu’il ait des conséquences sur une flamme allumée à proximité », avertissait le professeur Alain Prinzhofer, chercheur à l’IFPEN et coauteur avec Eric Deville du livre « Hydrogène naturel. La prochaine révolution énergétique ? » chez Belin).
Dans cet ouvrage, véritable manifeste de l’hydrogène naturel, le chercheur français explique que l’hydrogène naturel est un bon candidat au titre d’énergie miracle car il est abondant et renouvelable, sans risques, non polluant et bon marché. Abondant et renouvelable car ses flux présentent localement des accumulations substantielles et sont générés de manière continue. Non polluant parce que sa combustion ne produit que de l’eau.
« Les connaissances doivent d’abord progresser »
Selon Alain Prinzhofer, si l’hydrogène naturel est effectivement exploitable, « Nous aurions dans les mains une source d’énergie très décentralisée avec un flux. Mais quoiqu’il en soit, rien ne permet de dire que cette source révolutionne la production d’hydrogène. Les connaissances doivent d’abord progresser ». C’est pourquoi d’importantes études sont effectuées actuellement pour mieux comprendre ce gaz. Au Brésil notamment, l’IFPEN mène les recherches en partenariat avec les entreprises brésiliennes GEO4U et Petrobras.