Hydroma SA est une start-up canadienne, filiale du groupe Petroma SA, qui a pour ambition de produire de l’électricité à base d’hydrogène naturel. Après plusieurs années de tests et un site de production pilote dans le bassin de Bourakébougou (Mali), Hydroma SA souhaite désormais se lancer dans la production à grande échelle.
Il y a à peine dix ans que des chercheurs ont découvert la première réserve d’hydrogène naturel en Russie. Jusque-là, les scientifiques ignoraient que cette source d’énergie existait dans la nature (ils croyaient tout du moins que les réserves se limitaient aux sous-sols océaniques). Une découverte qui pourrait changer la façon de produire de l’électricité.
L’hydrogène bénéficie en effet de nombreux avantages qui pourraient en faire l’énergie de demain : non polluant, il n’émet pas de CO2 dans l’atmosphère ; renouvelable, les flux d’hydrogène se renouvèlent comme l’eau d’une rivière ; facilement stockable ; économique enfin, puisque selon les estimations, son exploitation serait largement compétitif face aux énergies fossiles.
Autant de raisons qui ont poussé le fondateur d’Hydroma, Aliou Diallo, à investir dès 2011 dans le champ d’hydrogène de Bourakébougou, avec à la clé, la création de la première unité de production d’électricité au monde fonctionnant à partir d’hydrogène naturel. De quoi faire de l’homme d’affaires le pionnier mondial de « l’or blanc », comme on surnomme l’hydrogène naturel.
Hydroma est désormais sur orbite pour lancer la deuxième phase de son développement, qui prévoit de lancer la production à grande échelle d’électricité. Un savoir-faire unique qui attise les convoitises de nombreux groupes internationaux dans le secteur de l’énergie, qui ne veulent pas voir passer le train de l’hydrogène naturel sous leur nez.
La start-up a en effet lancé ces derniers mois 18 forages complémentaires pour augmenter sa production. Ils se sont tous révélés positifs ! Par ailleurs, les réserves d’hydrogène disponible à Bourakébougou ont été récemment largement revues à la hausse par une équipe scientifique internationale menée par le professeur Alain Prinzhofer.
Alors que les précédentes estimations évoquaient une superficie de 20 kilomètres de diamètre, « la géochimie de surface indique que la présence d’hydrogène pourrait s’étendre jusqu’à des distances de plus de 150 kilomètres », a indiqué le scientifique dans la revue spécialisée Journal of Hydrogen Energy.