Le Gouvernement a annoncé ce lundi, un peu dans la précipitation, la tenue de débats sur le climat dans les lycées de France, le vendredi 15 mars 2019. Comme par hasard, ce même jour, le mouvement Youth for Climate a appelé à une « grève scolaire » en réponse à l’appel de l’adolescente suédoise Greta Thunberg. Pure coïncidence ou volonté du Gouvernement de casser la manifestation ?
Un débat très bien placé par Monsieur le Ministre Jean-Michel Blanquer
Le Gouvernement a annoncé aujourd’hui la tenue de débats sur le climat dans les lycées de France le vendredi 15 mars 2019. C’est justement la date choisie par le mouvement Youth for Climate pour organiser une « grève scolaire » en faveur du climat également. L’annonce a été faite par le Ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer. Il demande à chaque lycée de tenir un débat consacré au climat, ce vendredi 15 mars, de 16 à 18 heures. « Il s’agit de manifester l’importance de ce sujet et de travailler à des choses concrètes que l’on peut proposer pour que les lycéens eux-mêmes s’engagent », a expliqué Jean-Michel Blanquer sur LCI, ce lundi.
Un débat pour disperser les forces de la « grève scolaire » ?
Pour les organisateurs de la grève du vendredi 15 mars, l’appel du Ministre de l’éducation est tout sauf innocent. « C’est une bonne chose que l’école se soucie enfin de cette problématique. Mais pourquoi maintenant, dans la précipitation ? », s’est d’abord interrogé Hugo Viel, l’un des responsables de Youth for Climate. La première conséquence de cette décision gouvernementale, note Hugo Viel, c’est l’éparpillement des forces devant conduire le sursaut contre le changement climatique. « Beaucoup d’élèves, regrette le jeune homme, devront choisir entre ces débats et la participation aux marches que nous organisons ».
C’est mal connaître les lycéens
Pour Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat enseignant SE-UNSA, l’annonce du Gouvernement a un but inavoué, mais qui lui pend bien au nez : éviter un scenario semblable à celui de l’automne 2018. « Je comprends qu’après les blocages lycéens de l’automne, le gouvernement veut éviter de voir les jeunes dans la rue. Mais c’est mal les connaître que de croire que l’on peut, avec des débats institutionnels, canaliser leur mouvement spontané. » a-t-il prévenu.
Chaque lycée est libre de tenir le débat ou non
De son côté, Philippe Vincent, le secrétaire général du SNPDEN, syndicat de personnels de direction, s’étonne de la précipitation avec laquelle le Ministre a annoncé un tel débat. « L’agenda d’un lycée se prépare des mois à l’avance. Les débats se tiendront là où c’est possible », a-t-il fait savoir. Ainsi, chaque lycée est libre d’organiser ou non le débat voulu par Jean-Michel Blanquer, selon son programme ou son calendrier, ce vendredi 15 mars.