Lors du compte rendu public de leur rapport, le 22 janvier dernier, les députés de la mission d’information sur les agrocarburants ont estimé que les biocarburants constituent une réponse à l’urgence climatique. Mais, que leur développement doit faire l’objet d’encadrement pour éviter un certain nombre d’écueils.
Les agrocarburants constituent un débouché important pour le colza et la betterave et une réponse à l’urgence climatique. C’est pourquoi, les députés estiment que ce secteur doit être encouragé et encadré.
On peut developper les agrocarburants là où on les consomme
Lors du compte rendu public de leur rapport, le 22 janvier dernier, ils ont exprimé des avis favorables au développement de la filière des agrocarburants, mais à certaines conditions. Par exemple mettre de côté l’huile de palme. « Tous les agrocarburants n’ont pas tous le même impact écologique », a plaidé Jean-François Césarini, qui est favorable aux circuits-courts dans ce domaine. Pour le député LReM, « Les agrocarburants peuvent en effet être développés là où ils sont consommés, plutôt que d’en importer. C’est d’autant plus vrai pour les biocarburants de deuxième génération, produits à partir de résidus de l’agriculture, vecteur d’emploi et atout majeur dans la réduction de notre empreinte carbone ».
Mieux prendre en compte l’impact du changement d’affectation des sols
Le rapport souligne également qu’en France, le conflit d’usage est inexistant. Cependant, des changements d’affectation des sols peuvent minorer les effets positifs des biocarburants. Par exemple, l’on pourrait convertir une prairie pour y cultiver des plantes destinées à cette production. Le stockage de carbone diminuerait. Les députés invitent par conséquent à mieux prendre en compte l’impact du changement d’affectation des sols pour étudier les bénéfices environnementaux des différents biocarburants.
Les biocarburants de 2e et 3e génération, moindres émetteurs de GES
Les députés mettent aussi en exergue le besoin de développer les biocarburants de 2e et 3e génération, moindres émetteurs de GES, pour réaliser les engagements français de réduction. Toutefois, il faudra répondre à certains défis de rentabilité économique, notamment pour le bioéthanol 2e génération.
Nécessité de développer des véhicules flexfuel
En outre, les députés recommandent le développement des véhicules flexfuel (qui roulent au superéthanol-E85), comme se fait dans certains pays. Actuellement, il existe des kits de conversion, soutenus par certaines régions comme les Hauts-de-France ou le Grand-Est, mais cela reste compliqué, déplore Stéphane Demilly, président de la mission parlementaire. Dans le même élan, la mission demande le maillage territorial par des stations de distribution de carburant E85, qualifié de « carburant le moins cher à la pompe », et B100.
La mission réclame par ailleurs un investissement dans la recherche sur les biocarburants avancés afin « d’en diminuer les coûts mais en restant vigilant sur les questions d’épuisement des ressources et d’artificialisation des sols ».