Depuis 2015, le service Espaces verts et nettoiement d’Amiens ramasse les feuilles mortes des 50 000 arbres de la ville pour produire du compost et de l’électricité. L’énergie générée peut alimenter chaque année entre 4000 et 5000 foyers.
500 tonnes de feuilles mortes récoltées chaque année
Depuis 2015, Amiens permet à ses habitants de se chauffer plus écologiquement, grâce aux feuilles tombées des arbres, et d’économiser en moyenne 50 euros par an et par foyer.
Chaque année, les employés du service Espaces verts de la métropole picarde récoltent 500 tonnes de feuilles tombées des quelque 50.000 arbres de la commune. Ils les stockent dans différents endroits, puis les déversent et les font trier dans une usine de méthanisation picarde, Idex Environnement. Les feuilles les plus «propres», généralement ramassées dans les parcs et jardins, y sont transformées en compost. Les autres, provenant de la voirie et parfois abîmées par la présence de plastique ou de verre notamment, partent dans des digesteurs.
Plus de 18.000 MWH produits par an
Dans ces réacteurs, les bactéries transforment les feuilles mortes pour produire du biogaz, déversé dans les moteurs d’une centrale. Après une quarantaine de jours, il en sort de l’énergie électrique qui est injecté dans le réseau EDF. La production s’élève à 18.000 MWH par an, l’équivalent de la consommation énergétique annuelle de plus de 4000 foyers, soit à peu près le centre-ville d’Amiens.
La transformation des feuilles mortes en électricité valorise le travail des collecteurs. Ils n’auront plus l’impression de travailler en vain, en jetant des déchets inutiles. Chaque année, quoi qu’il arrive, les agents ramassent les feuilles mortes car elles peuvent boucher les avaloirs ou encore rendre le bitume glissant en cas de pluie.
Paris pourrait en tirer grand profit
Ce système ingénieux a aussi permis depuis cinq ans de faire baisser la taxe d’enlèvement des ordures ménagères de 10%, ce qui représente une économie d’environ 50 euros par an pour chaque foyer. L’exemple d’Amiens a inspiré d’autres villes de France qui commencent à tirer eux aussi parti du tapis de feuille qui recouvre leur bitume chaque année. C’est le cas de Metz, où l’on transforme les feuilles mortes en engrais. À Paris, où il y a près de 200.000 arbres, cette initiative pourrait produire l’équivalent de la consommation énergétique de près de 20.000 foyers.