L’acupuncture pourrait réduire le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. C’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de la China Medical University de Taiwan. Le rapport indique que cette pratique ancestrale baisse de 43 % les risques chez les patients qui en ont bénéficié.
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune qui se manifeste par un rhumatisme inflammatoire chronique. Elle touche au moins 0,5 % des adultes dans le monde. Les personnes qui en souffrent sont plus susceptibles que la moyenne d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
L’acupuncture pourrait sauver des vies
Mais une pratique médicale chinoise pourrait leur sauver la vie ou réduire substantiellement les attaques. En effet, une nouvelle étude menée par la China Medical University de Taiwan, et publiée en février dans la revue en libre accès BMJ Open, suggère que l’acupuncture pourrait réduire le risque d’accident vasculaire cérébral chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Le Dr Hung-Rong Yen, professeur et doyen de la faculté de médecine de l’université chinoise, a conduit cette étude.
L’acupuncture utilisée depuis des siècles pour atténuer l’inflammation
Les chercheurs de la China Medical University de Taiwan sont partis du constat que l’acupuncture est utilisée depuis plusieurs siècles pour contrôler la douleur et atténuer l’inflammation. Ils ont donc voulu savoir si elle pouvait réduire le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Cette attaque provoquée par un caillot sanguin dans le cerveau est associée à une inflammation.
Les chercheurs ont exploité des milliers de dossiers médicaux
Les scientifiques ont supputé au départ que les bénéfices de l’acupuncture pourraient s’expliquer par un mécanisme de réduction des protéines pro-inflammatoires dans le corps. Pour confirmer leur hypothèse, ils se sont appuyés sur les dossiers médicaux de 47.809 patients diagnostiqués avec une polyarthrite rhumatoïde (PR) entre 1997 et 2010. Dans l’analyse finale, ils n’ont retenu que 23.226 participants pour lesquels les données étaient complètes.
Une étude indépendante des comorbidités et d’autres facteurs
Dans ce lot, 12.266 personnes ont été traitées par acupuncture (manuelle, électrique ou les deux), en moyenne trois ans après leur diagnostic. Les participants soignés ont suivi 10 séances chacun. Leur prise en charge s’est faite indépendamment de l’âge, du sexe, des comorbidités (diabète, hypertension artérielle, taux élevé de graisses dans le sang, obésité, etc.), de l’utilisation de médicaments et de thérapies modificatrices de la maladie.
L’acupuncture réduit de 43 % le risque d’AVC
Au cours de la période de surveillance, 946 patients ont eu un accident vasculaire cérébral ischémique, dont une bonne partie de diabétiques et de personnes souffrant d’hypertension artérielle. Outre les pathologies coexistantes, l’équipe médicale relève que le risque augmente avec l’âge. Les résultats confirment, en revanche, que l’acupuncture réduit de 43 % le risque d’AVC. Cette baisse ne dépend pas des facteurs cités plus haut.
Une étude observationnelle, mais des résultats intéressants
Les chercheurs de la China Medical University soulignent qu’il s’agit d’une étude observationnelle qui ne démontre pas la relation entre l’acupuncture et la réduction du risque d’AVC. Il manque des informations sur les facteurs potentiellement influents, tels que le poids, la taille, les tests de laboratoire et les niveaux d’activité physique. Cependant, tous les médecins reconnaissent que l’acupuncture est une pratique éprouvée et particulièrement intéressante en termes de coûts/bénéfices.