La mairie écologiste de la ville ne servira plus dans les cantines scolaires ou à des événements officiels, cet aliment afin de préserver le bien-être des animaux à l’origine de sa production.
C’est devenu au fil des années, une spécialité culinaire française. À force d’en produire, mais surtout d’en consommer, la France est de plus en plus assimilée à un pays friand du foie gras. Hélas, les tables de mets n’en seront plus garnies à Grenoble lors des festivités et autres événements officiels, ainsi que l’a décidé la mairie.
La décision relevée mardi 30 novembre par l’association de défense des droits des animaux, Peta, date en réalité de 2014, pendant la première mandature du maire Europe Écologie Les Verts (EELV), Éric Piolle. L’édile et son équipe municipale souhaitent à travers cela, préserver le bien-être animal trop souvent mis à mal durant la production du foie gras, qu’il soit du canard ou de l’oie.
Le produit s’obtient en effet à la suite d’un procédé d’engraissement du palmipède consistant à lui faire ingérer via un dispositif dédié, le plus souvent par contrainte, un maximum d’aliments nécessaires à la production d’un concentré lipide dans le foie. Ce processus appelé gavage peut être particulièrement choquant à regarder, car il met l’animal au supplice. D’où l’indignation des défenseurs des animaux face à cette pratique considérée comme de la maltraitance animale.
Interdictions en série
Le foie gras est ainsi de plus en plus mal vu à travers le monde. Grenoble étant le dernier exemple d’une liste de villes et autres contrées à en bannir aussi bien la production que la consommation. Villeurbanne et Strasbourg avaient déjà pris la même décision en France, dans ce qui apparaît comme une initiative impulsée par le courant écologiste. Au total, au moins une vingtaine de pays sont aujourd’hui concernés dans le monde, avec parfois des interdictions d’en vendre dans les grandes surfaces comme c’est le cas en Allemagne et en Pologne.
Or, il s’agit d’un produit qu’affectionne particulièrement la cuisine tricolore. La France compte ainsi parmi les principaux producteurs et consommateurs mondiaux notamment lors des périodes de fêtes de fin d’année. Logiquement, les acteurs de la filière appréhendent mal les interdictions tous azimuts. Ils sont conviés à explorer des alternatives au foie gras traditionnel tel que le « faux gras » à base de champignons, de lentilles et de cognac entre autres, actuellement à l’étude au Royaume-Uni. Reste à s’assurer de la rentabilité de cette nouvelle formule.