Le décès par étouffement d’une adolescente en août dernier à cause des bonbons moule magique, remet au goût du jour la vieille question relative aux garanties de sécurité entourant cette sucrerie.
Il aura fallu qu’un drame se produise pour qu’une prise de conscience, même symbolique, soit effective quant au caractère potentiellement dangereux des boules magiques vendues en France depuis plusieurs décennies. Dure à croquer en raison de son diamètre (2,2 cm), la confiserie a causé le décès par étouffement de Célia, 12 ans, dans la Marne, il y a quelques mois. L’épisode malheureux a conduit la mère de la jeune fille a interpellé Brabo France, entreprise chargée de l’importation et de la distribution des sucreries en France, sur les dangers susceptibles d’avenir en cas de consommation des boules magiques. Sa pétition mise en ligne suggère entre autres qu’une limite d’âge clairement identifiable soit inscrite sur l’emballage. Elle souhaite aussi la diminution de la taille des bonbons afin de les rendre moins difficiles à croquer. Des inquiétudes parvenues aux yeux du sénateur Yves Détraigne qui a adressé une question au gouvernement sur le cas de cette sucrerie qui fait parler en France, et même au-delà, depuis des années.
Une dangerosité maintes fois pointée du doigt
Car, même si Brabo France s’en défend, ce n’est pas la première fois que la boule magique est décriée en raison de sa dangerosité pour les consommateurs. Au fil des années, cette sucrerie commercialisée depuis 1980 a provoqué nombre d’accidents, même si aucun décès n’était alors à déplorer. Des requêtes dont certains émanant de spécialistes de la santé, se sont également succédé sur les risques encourus dans la consommation de ce produit. Par ailleurs, avant sa dissolution en 2017, la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) émet deux avis sur le même problème : la circonférence de la confiserie produite par Zed Candy devrait être réduite pour prévenir des risques de suffocation.
Ces multiples alertes conduisent un temps au retrait du produit de la vente, avant d’être de nouveau disponibles sur le marché depuis quelques années. Une situation favorisée par une législation stipulant qu’un produit retiré des magasins peut parfaitement réapparaître sous une autre marque avec la même composition.
Depuis le cas de la jeune Célia, Zed Candy essaie de se sortir du tollé, promettant dans une lettre adressée à la famille, modifier en conséquence les emballages des bonbons. L’entreprise souligne toutefois que les études réalisées auparavant sur la dangerosité potentielle des bonbons en raison de leur forme n’ont jamais permis de trancher.